Opérée, délivrée!

Depuis le 20 mai, je sais donc que je dois me faire opérer des trompes, hydrosalpinx à gauche et bouchée à droite. La gynéco ne m’a pas donné beaucoup d’espoir au vu des mes échos. Ca fait 2 mois de réflexion, 2 mois d’angoisse et 2 mois de « chiantisme » intense…

L’opération c’était hier. Une entrée à 8h30 à la clinique, des vêtements sexy bambam à porter, une odeur corporelle aux senteurs de bétadine, j’étais au top de ma forme et de mon sex appeal. En arrivant, l’infirmière me dit, on va venir vous chercher de suite, le bloc a déjà appelé pour savoir si vous étiez arrivée… je n’étais pas vraiment prête à partir là de suite moi… je crois que la définition de « de suite » à la clinique est altérée puisque 2h plus tard, j’étais toujours dans ma chambre à attendre, attendre… J’ai donc eu le temps de bien me préparer pour le coup!

Mon carrosse m’a emmené jusqu’au bloc où une gentille dame m’a demandé si je m’étais rasée le « minou »… d’entrée de jeu ça surprend! Et je me retrouve là à attendre entourée de personnes se réveillant de leur opération, groggy, entubées, pas très beau à voir. Ca fait un peu peur quand tu te dis que c’est bientôt ton tour…Le seul point positif c’est que je me suis un peu sentie dans Grey’s anatomy et ça m’a réchauffé le coeur 😉

Au tour de l’infirmière anesthésiste avec son petit accent anglophone qui me demande pourquoi je suis là… alors euh comment te dire, on va faire une devinette : je porte une jolie blouse bleue, une culotte de la mort qui tue, je pue la bétadine et je suis au bloc…Elle a trouvé et je lui ai du coup demandé à ce qu’on m’opère bien des trompes et non pas d’une autre partie de mon corps. Merci Madame!

Une petite piqûre, je n’ai pas eu le temps de compter et bim je partais au pays du sommeil et j’avoue qu’il me manquait ces derniers temps, j’avais presque hâte d’y être pour pouvoir bien dormir. Je me réveille à 12h20 avec cette odeur d’hôpital que je déteste, le masque à oxygène que je n’affectionne pas non plus et c’est dur mais je n’ai pas mal. Je me touche pour voir si j’ai bien été opérée du ventre et ça va j’ai bien des pansements. Je m’aperçois aussi que je n’ai plus ma culotte bleue… grosse déception parce que j’ai perdu au change. J’ai rarement vu une protection hygiénique aussi grande et large… (En me levant ensuite dans ma chambre les fesses à l’air avec ce truc entre mes jambes, j’ai prévenu mon amoureux qu’il fallait qu’il se prépare à mon incontinence, c’était juste un avant gout… on a passé une nouveau cap dans notre intimité je crois.

Je suis remontée 20 minutes plus tard dans ma chambre, complètement stone, sans aucune info. Ma gynéco ne s’est pas faite attendre puisqu’elle est arrivée dans la foulée pour me dire qu’elle avait vidé ma trompe gauche, que celle-ci n’était plus en fonctionnement, complètement « torsionnée » et qu’il ne fallait plus compter sur elle. La droite, elle, a été débouchée et est apparemment jolie. 1 sur 2, ce n’est déjà pas si mal. Je n’ai toujours pas compris pourquoi elle ne m’a pas enlevé la trompe gauche puisque le risque que l’hydrosalpinx revienne est important engendrant fausses couches et GEU…

Résultat des courses : nous nous mettons en essai NATURELLEMENT pendant 6 mois puisque une seule trompe suffit à ce qu’on devienne parents. Je ne me fais pas non plus beaucoup d’illusions mais le fait qu’il y ait quelque chose qui « fonctionne » normalement dans mon corps m’apaise un peu. Beaucoup vont dire que ce sont 6 mois de perdus, peut être qu’ils auront raison mais nous savons toutes et tous que le parcours PMA est long et semé d’embûches donc 6 mois de plus ou de moins… Ensuite si ça ne fonctionne pas on réfléchira soit à une IAC soit à une FIV.

Mon amoureux a énormément stressé. A peine arrivée au bloc, un agent hospitalier est allé dans ma chambre pour lui demander ma carte de groupe sanguin…l’attente pour lui commençait moyennement (c’était juste au cas où hein, j’ai gardé mon sang). Et une fois que la gynéco a quitté la pièce, je crois qu’il a soufflé et qu’il a relâché le stress, les larmes lui sont montées, il était soulagé. Je suis pleinement consciente qu’il m’aime, je le vois tous les jours mais à ce moment là j’ai pris la pleine mesure qu’il est et sera présent pour moi, qu’il m’aime comme jamais j’ai pu l’être et mon coeur s’est gonflé d’un coup…<3

Nous sommes ressortis à 15h un peu plus légers, un peu plus confiants dans l’avenir et contents que cette étape soit terminée.